La danse est l'un des arts possédant le plus de bienfaits à la fois moraux et physiques. En effet, quand on danse, on effectue une action physique, c'est certain. Mais en plus de cela, on libère des hormones très agréables pour notre moral : l'endorphine, notamment, ainsi que la sécrétion de sérotonine, appelée à juste titre "hormone du bonheur". La pratique de la danse, depuis les débuts de son évolution, permet notamment de raconter des histoires sans pour autant nécessairement utiliser de mots. Nous allons à présent analyser à quel point la danse est un art de communication très puissant et trop souvent sous-estimé…
La puissance de la danse : un art universel
Là où la littérature, le cinéma ainsi que la musique peuvent placer des barrières si l'on ne maîtrise pas la langue utilisée, la danse est l'un des seuls arts qui aide véritablement à franchir ces barrières de la langue, tout comme la peinture. Pas besoin de maîtriser l'anglais, le français, le chinois ou le grec pour vraiment comprendre ce que raconte une histoire expliquée au sein d'une danse. Avouons qu'au contraire, essayer de se mettre réellement dans l'esprit d'une musique ou d'un film sans disposer de traductions et sans avoir de bases dans la langue en question est réellement compliqué voire impossible.
Or, c'est justement cette possibilité de franchir des barrières qui donne toute sa saveur à la danse, possédant de ce fait un caractère aussi universel que possible. Avec la danse, on peut raconter toutes sortes de choses sans exclure personne. Bien sûr, l'âge peut parfois influer sur le degré de compréhension, mais la danse n'exclut jamais les enfants. Avec la pratique de la danse, on mise donc totalement sur le visuel. Lorsque les danses sont accompagnées de musique, ce qui n'est finalement pas chose rare, les mouvements et gestes exécutés nous aident à nous passer de la compréhension des paroles pour avancer sans problème dans l'intrigue.

Il faut également dire que certaines danses sont pratiquement muettes, de manière à laisser aux interprètes danseurs tout le loisir de raconter l'histoire par leurs moyens.
Un peu d'histoire : retour en arrière en Grèce antique !
À l'époque de la Grèce antique, les danses étaient légion et leurs protagonistes se paraient d'ailleurs de masques. Pourquoi cela ? Afin de ne pas influencer le public et de le laisser s'immerger autant que possible dans l'histoire. Seules les actions importaient, de même que bien entendu les gestes, mouvements et décors utilisés. Le rythme de la danse a, depuis, évolué. Les mimiques faciales n'étaient pas autant importantes, et surtout, la parole n'y était pas systématiquement ! Nombreuses étaient les danses pratiquées sans paroles et sans chœurs en Grèce.
Dans la Grèce antique, on parlait déjà des prémices de la chorégraphie telle que nous la connaissons aujourd'hui, avec notamment : application d'un rythme musical aux différentes parties du corps entrant en mouvement, représentation (dramatique, chez les Grecs, dans les fameuses tragédies grecques) via la gesticulation.
Voici donc les prémices de la danse en Grèce antique. On accordait beaucoup plus d'attention aux mouvements et aux gestes du corps qu'avec l'omniprésence de la chanson aujourd'hui. N'oublions pas que la tradition orale pour la communication et la transmission de savoirs était favorisée durant la Grèce antique, spécialement pour le peuple. A l'époque, d'ailleurs, il est important de noter que les danses permettaient non seulement de divertir, mais également de raconter des histoires : mise en scène de guerriers et de leurs compétences, récits de mythologie grecque…
Dans l'œuvre de Xénophon appelée Anabase, l'auteur grec mentionne en effet une troupe de mercenaires grecs effectuant des scènes de danses afin de retranscrire au peuple les différentes scènes de combats contre deux guerriers.
La danse est partout dans le monde
L'autre aspect du caractère universel de la danse, aspect qui prouve d'ailleurs encore une fois cette universalité, concerne le fait que chaque continent en ait fait usage. En effet, aussi bien en Afrique qu'en Europe, en Asie, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud ou en Océanie, les danses folkloriques, notamment, existent depuis bien longtemps. En Chine, bien avant Xénophon, on parlait déjà de scènes de danses au Xᵉ siècle av. J.-C., avec notamment les danses du dragon et du lion. En Afrique, la danse zoulou en Afrique du Sud est l'une des plus anciennes au monde ! Les Grecs tenaient en très haute estime l'art de la danse, comme nous l'avons vu, de même que les Égyptiens, dans une moindre mesure.

Au fil des siècles, la danse a toujours fait partie du quotidien des peuples de par le monde : la danse classique en Italie puis principalement en Russie et en France, le flamenco en Espagne, la samba au Brésil, les danses russes militaires, les claquettes irlandaises, les danses folkloriques écossaises (le ceilidh), le hula sur les terres hawaïennes, la danse traditionnelle indienne bharata-natya...
Des gestes universels et simples à comprendre
En un sens, la danse est pratiquement semblable à la langue des signes. Excepté pour une chose : bien que les différentes langues des signes n'utilisent pas de mots mais des gestes, il faut reconnaître que chaque langue des signes s'adapte tout de même à son public selon le pays dans lequel on se trouve. Avec la pratique de la danse, pas de cela ! Pas de mots, et pas non plus d'adaptation spécifique à un certain public. De plus, la danse utilise un langage universel que tout un chacun peut comprendre, car cela fait appel à des choses que l'on côtoie sans cesse dans le quotidien.
Les gestes et mimiques utilisés sont simples à comprendre, même pour les enfants. Bien sûr, il est totalement possible que certaines danses utilisent des gestes plus complexes, et c'est là que réside la notion de nouveauté et de franchissement d'une règle. D'ailleurs, la danse n'a pas réellement de règles à ce niveau-ci. Cependant, afin que le public puisse comprendre ce que veut raconter une danse, il est nécessaire d'englober tout le monde.
La danse ne raconte pas toujours une histoire, certaines n'étant réalisées que durant un mariage, par exemple, ou bien pour accueillir les touristes (comme c'est le cas avec la danse du hula par exemple). Mais cependant, pour raconter une histoire et ainsi mettre en scène quelque chose, la danse se révèle être un puissant moyen de communication universel ! Elle l'est d'ailleurs depuis bien longtemps. Les gestes relèvent de ce que nous faisons bien souvent. Ainsi, deux personnages se battant vont utiliser, généralement, des mouvements très exagérés expressément afin de bien nous montrer ce qu'il se passe. De même, les mimiques du visage seront exagérées elles aussi : sourcils très froncés, sourire exagéré, gros yeux ronds…
Pour représenter la joie, les mouvements seront généralement légers et accompagnés de musique joyeuse (si musique il y a), et pour les moments de deuil, par exemple, les expressions faciales seront majeures de même que la musique.
L'importance de l'utilisation de la musique dans la danse pour raconter une histoire
En réalité, la musique apporte une énorme aide à la danse pour raconter une histoire. Très puissante également, la musique sans paroles (et non pas avec paroles doc) est parfaite pour aider le public à comprendre une scène de danse. Universellement, une musique utilisant une mélodie lente de violon fera monter les lames aux yeux.

À l'inverse, une musique très bougeante avec des personnes dansant gaiement fera comprendre que le temps est à la bonne humeur. Vous ressentirez vous-même lors de tout cours de danse bruxelles, que pour les musiques très vives mais avec de gros instruments assez graves, on pense alors plutôt à des moments de guerre ou, en tout cas, d'action.
L'importance de la coordination entre les danseurs et leur environnement
Bien entendu, il ne "suffit" pas d'entreprendre une danse pour que l'histoire racontée soit aisément compréhensible pour le public. Il faut aider au mieux le public ! Outre la musique, nous avons bien entendu l'interprétation des protagonistes danseurs et danseuses, qui doivent avant tout, s'il ne s'agit pas d'une danse en solo, être parfaitement coordonnés. En solo, le danseur ou la danseuse exécute seul(e) ses mouvements et fait avance l'histoire ainsi, cependant, les scènes de danses sont le plus souvent en duo ou plus. Il est nécessaire dans ce cas-ci d'établir une parfaite coordination entre chaque danseur. Tout cours de danse vous fera d'ailleurs immédiatement ressentir le fait qu'un défaut de coordination mène à une certaine incompréhension de la part de tout public. Afin de raconter une histoire aussi lisiblement et efficacement que possible, il est nécessaire donc que toute l'équipe de danseurs et danseuses soit coordonnée et connaisse par cœur les mouvements des autres. La coordination avec l'environnement (appelé le décor) est également majeure : le décor aidera beaucoup à faire comprendre au public les actions entreprises par les personnages danseurs.
Une bonne utilisation des décors et des couleurs
En danse, lorsqu'il s'agit de raconter une histoire et que la musique est présente (ou non) mais pas les paroles, alors le choix du décor et des couleurs sur scène est primordial. On utilise d'ailleurs bien souvent ce que l'on appelle les "lieux communs" : des idées que le public comprend et connaît rapidement car ces lieux communs n'ont pas besoin d'être expliqués, ils "sautent aux yeux" et sont communément admis traditionnellement.
De même, le décor ainsi que les couleurs utilisées (notamment dernièrement avec les technologies de pointe utilisées dans le secteur de la danse contemporaine), notamment, sont primordiaux dans le but de raconter une histoire en dansant. On associe les couleurs communément admises comme renforçant tel ou tel schéma. Typiquement :
- le vert est associé à la nature, de manière universelle, ainsi qu'à la vie. Du point de vue de l'Occident, le vert symbolise en danse l'espérance et la chance
- le jaune est une couleur chaude renvoyant universellement à l'été mais également à la joie de vivre, au bonheur et à l'opulence
- le bleu est une couleur froide, à l'inverse, qui rappelle bien souvent la froideur ou la tristesse, mais également, le calme et la sérénité
- le blanc représente le luxe, mais surtout la pureté (mariage notamment)
- le noir renvoie quant à lui, en Occident mais également au Moyen-Orient, à la tristesse et au deuil, ou bien également, au mystère et à la sournoiserie
- le rouge est universellement renvoyé soit à l'amour (cœur), soit au sang… Chaque cours de danse vous renseignera d'ailleurs sur le fait que, quoi qu'il en soit, le rouge est partout représenté comme symbole d'énergie (dévastatrice ou créatrice et amoureuse), de pouvoir et de force, mais également parfois de danger. Ce qui en fait donc une couleur particulièrement utilisée durant les scènes de danse dans le but de raconter une histoire !