Victor Hugo est tout simplement considéré non pas comme l'un des plus grands auteurs français, mais bien comme le plus grand écrivain français, selon de très nombreux sondages et ouvrages spécialisés sur la question. C'est dire ! Il est l'un des êtres humains les plus statufiés du monde entier. Il est plus connu que d'autres auteurs français célèbres tels que Proust, Aimé Césaire, Yourcenar ou encore Camus même...
Les Misérables, Notre-Dame de Paris, Hernani, Ruy Blas... Les personnages de Gavroche, Quasimodo, Esmeralda, Frollo, Hernani, Jean Valjean ainsi que Cosette ne nous quitteront plus. Mais outre ses ouvrages mythiques, qui était réellement Victor Hugo et comment se qualifiait-t-il ? Quelles étaient ses prises de position ? Car bien évidemment, à travers les histoires qu'il dépeint dans ses multiples livres, Victor Hugo nous donne à voir quelque chose, lié à son époque et à la politique, bien souvent.
L'enfance de Victor Hugo bercée par la littérature
Victor Hugo est le troisième enfant de la famille, né de Sophie, sa mère, et de Joseph Léopold Sigisbert, surnommé Brutus, son père militaire officier républicain. Victor Hugo ne tient pas n'importe où son désir de faire valoir la République par opposition à l'Empire ! Mais revenons-en à nos moutons. Victor Hugo début très tôt dans la vie la lecture de livres en tous genres, et ses premières influences réelles, en littérature, sont principalement les livres connus que sont Oliver Twist (Charles Dickens), Ivanhoé (Walter Scott) ou encore les livres de Stendhal, déjà emprunts de romantisme. Voltaire, Shakespeare ainsi que Lamartine l'ont également influencé très probablement, les deux derniers plus spécialement dans l'écriture de pièces de théâtre.
Car oui en effet, l'immense écrivain français qu'est Victor Hugo a écrit à la fois romans, poèmes et bien sûr pièces de théâtre, ce qui en fait un écrivain très complet. Défenseur de la langue française, Hugo possède un style d'écriture empreint de romantisme.
Une naissance marquée par le destin du romantisme, déjà
Dès sa naissance, c'est comme si l'immense écrivain et homme politique qu'est Victor Hugo était destiné à s'orienter vers le tragique du style romantique en littérature (mais également en art : peinture et musique). En effet, le petit Victor est estimé très faible et l'on juge qu'il ne survivra pas à plus de 24 heures de vie… Il a finalement vécu 83 années ! Finalement, Victor Hugo aura vécu toute sa vie chaque jour comme s'il n'allait vivre que 24h, aussi intensément que possible donc…
Né le 26 février 1802, Victor Hugo écrit en 1831, à 29 ans donc, un poème relatant parfaitement sa naissance comme si celle-ci était une légende en soi. En effet, dans son poème Ce siècle avait deux ans, Victor Hugo, du vrai nom de Victor-Marie Hugo en réalité, écrit ces lignes :
"[…] Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l’air qui vole,
Naquit d’un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ;
Si débile qu’il fut, ainsi qu’une chimère,
Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son cou ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n’avait pas même un lendemain à vivre,
C’est moi. —"
André Gide disait, lorsqu'on lui demandait quel était l'écrivain de roman le plus connu de France, ceci : "Victor Hugo, hélas". Plus connu que les plus connus de France tels que Camus ou même Stendhal… Jean Cocteau allait plus loin en affirmant que Hugo était en quelque sorte imbu de lui-même et avait ainsi créé lui-même sa propre légende, ce dès ses débuts dans le théâtre. On peut en tout cas reconnaître que Hugo est bel et bien l'auteur de roman français le plus renommé de tous les temps, aussi bien en France que dans le monde entier.
Victor Hugo l'écrivain se place contre le classicisme de son époque : la création du mouvement romantique
Il suit alors à cette époque le combat de Stendhal, défendant l'idée selon laquelle il fallait revoir les règles du théâtre et promouvoir une plus grande liberté des expressions, sensations et émotions dans le théâtre. Le terme de "romantisme" apparaît pour la première fois en 1804, plutôt en Angleterre ainsi qu'en Allemagne, avant de s'étendre vers 1815 en France. Il faut rappeler que le terme "romantisme" provient du mot "romanesque", et donc de "roman", comme vous l'apprendrez aussi en cours de français en ligne, ce terme s'opposant donc à la platitude et qui se rapproche donc de tout ce qui est sentiment, imagination et rêverie.
Au XVIe puis au XVIIe siècle en Angleterre, William Shakespeare est bien l'un des tout premiers en Angleterre et dans le monde entier d'ailleurs à avoir souhaité concilier le sublime et le grotesque, le tragique et le comique, ainsi qu'à avoir débuté le style du roman romantique, bien avant le roman et le théâtre français d'ailleurs ! Autrement dit, avec ses livres de théâtre Roméo et Juliette ou encore Hamlet, il a ouvert la voie à Victor Hugo et aux autres auteurs du romantisme français !
Avec sa pièce de théâtre volontiers provocante, Hernani, Victor Hugo choisit de montrer sa préférence pour le théâtre plus réaliste, et donc plus proche de la complexité de personnages. Victor Hugo devint ainsi le chef de fil du mouvement romantique en France, aussi bien pour le roman que pour le théâtre, et expliquant dès sa préface de Cromwell, en 1827, qu'il fallait opposer romantisme de théâtre et roman au classicisme.
En comparaison, Marcel Proust n'appartient quant à lui à aucun mouvement littéraire précis. Selon Victor Hugo, il faut concilier drame et comédie dans une même pièce ou dans un même roman, afin de donner au genre littéraire autant de facettes que possible. Il considère ce geste comme "rendre la littérature au peuple".
Selon l'auteur français, le romantisme est en quelque sorte le libéralisme de la littérature. C'est non seulement l'écrivain de roman qui pense cela et l'auteur de pièce de théâtre, mais également le poète !
Les thèmes fétiches du style hugolesque
Chez Victor Hugo, aussi bien au niveau du roman que du théâtre ou des poèmes, on distingue des thèmes bien spécifiques au romantisme. Ainsi, les siècles du romantisme mettent en avant les thèmes suivants :
- l'amour malheureux (à sens unique, amour impossible car personne aimée morte…)
- l'injustice
- les luttes de classes sociales
- l'individu et son existence, sa pensée
- la liberté
- l'héroïsme
- la communion entre l'humain et la nature
- le rêve et l'imaginaire
- la rébellion / liberté politique
Comme tous les Romantiques, Victor Hugo privilégie une histoire avec son lot de sentiments souvent paradoxaux, à l'image du monde.
Le combat politique de Victor Hugo
Dans un grand nombre de ses œuvres, que durant les cours de français l'on nous suggère de lire, aussi bien dans Les Misérables que dans Notre-Dame de Paris, Hernani, Ruy Blas (dont est largement tiré le film mettant en scène Louis de Funès et Yves Montand, La Folie des Grandeurs !) ou encore Notre-Dame de Paris, les personnages principaux sont irrémédiablement soit pauvres, soit nobles déchus, mais dans tous les cas malheureux et luttant contre leur désespoir ou leur cause écrasante.
Il s'agit nécessairement de personnages représentant des martyrs… Victor Hugo s'est toujours engagé contre l'injustice, voilà pourquoi il aime tant le romantisme et pourquoi il s'engagea ensuite pour un ensemble de causes sociales :
- combat contre l'injustice faite envers les plus humbles et démunis
- combat contre la peine de mort
- combat pour la défense des femmes
S'intéressant donc très fortement à la politique, Victor Hugo l'écrivain se lance dans celle-ci en 1848, puis entre à la Chambre des Pairs, avant de s'opposer au coup d'Etat du futur Napoléon III en 1851. Comme vous le verrez lors de vos cours de francais bruxelles, Hugo fut catégoriquement opposé à l'Empire et donc à tout ce que représente Napoléon III, décidant alors d'entreprendre un exil de lui-même, sur l'île de Guernesey (entre autres !) lorsque ce dernier réussit son coup d'Etat.
Victor Hugo s'emploie dans ses écrits à critiquer Napoléon III, plus ou moins ouvertement, et il ne revient vivre en France que 19 ans après son exil, autrement dit en 1870, suite à la proclamation de la Troisième République et à la capitulation de Napoléon III, en compagnie notamment de sa maîtresse Juliette Drouet ainsi que de son fils Charles. Il se fait ensuite élire député en 1871, et sénateur en 1876. Tout au long de son parcours d'homme politique, Victor Hugo s'engage en faveur du suffrage universel (masculin en tout cas), appelle à la révolution des peuples opprimés ainsi qu'à la création des "Etats-Unis d'Europe" !
Victor Hugo l'anticlérical… ou pas ?
On ne peut décidément pas ranger Victor Hugo dans une case, ni lui donner une quelconque étiquette… Et tant mieux ! Extrêmement complexe, l'écrivain de roman, de pièce de théâtre et de poèmes qu'il était semblait tantôt totalement opposé à la religion chrétienne, et il semblait tantôt privilégier un rapport avec l'âme divine… Quoi qu'on en dise, son portrait du prêtre, alchimiste et archidiacre nommé Frollo dans le roman Notre-Dame de Paris ne plaît pas aux ecclésiastiques, qui le voient d'un mauvais œil. Disons plutôt que Victor Hugo ne semble pas totalement contre la religion, mais plutôt contre les institutions et la structure même de l'Eglise en France.
Victor Hugo fut, durant toute sa vie et jusqu'à son dernier jour, le 22 mai 1885, très mal perçu par les autorités religieuses. Il faut dire que la grande majorité de ses œuvres ne sont pas tendres envers l'institution même de l'Eglise. Nous pouvons retrouver ceci aussi bien dans ses œuvres de poésie que de théâtre et de roman. Marguerite Yourcenar, tout comme Victor Hugo, exprimait des messages politiques assez forts dans ses livres.
Ayant ainsi influencé le monde entier, aussi bien au niveau de l'art (peinture, musique) que de la littérature (roman, pièce de théâtre, poésie), Victor Hugo a influencé un très grand nombre de Romantiques le suivant, avec un rapport privilégié aux sentiments, à la nature et à l'injustice. Son art, Victor Hugo l'a toujours maîtrisé d'une main de maître, depuis très jeune, car comme le disait après tout Jean Cocteau, "Victor Hugo était un fou qui se croyait Victor Hugo"...
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