Né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie et mort dans un accident de voiture le 4 janvier 1960, à l'âge de 46 ans, l'auteur français Albert Camus a reçu le Prix Nobel de littérature en 1957 pour une partie de son œuvre. Apprenez toutes ses citations en cours de français pour en découvrir plus sur l'existentialisme ! Prodige de la littérature, l'auteur Albert Camus a écrit bien entendu des romans mais également des pièces de théâtre ainsi que des essais philosophiques.
Son combat contre Jean-Paul Sartre au sujet de la dénonciation de la violence du totalitarisme soviétique est bien connu. Mais n'avez-vous pas envie de connaître plus encore son œuvre, et avant tout, son existentialisme ? Vous pouvez aisément vous procurer l'ensemble de son œuvre aux éditions Gallimard et autre, en France et ailleurs dans le monde. Pourquoi pas une biographie aussi ?
Ce que peut donner à penser une première lecture de Camus… et ce qu'il faut en comprendre en réalité !
Le fameux livre le plus connu de l'auteur Albert Camus, à savoir bien entendu L'Etranger, rédigé entre 1940 et 1942 et publié en 1942, est aussi celui qui peut donner une fausse image de Camus, si l'on s'arrête aux premières pages et qu'on ne poursuit pas jusqu'à la fin du livre. De même, des ouvrages comme Le Mythe de Sisyphe peuvent beaucoup aider dans la compréhension de toute l'œuvre d'Albert Camus, résistant engagé durant la guerre.
Les différentes éditions de livres telles que Gallimard, par exemple, peuvent aisément vous faire découvrir l'ensemble de l'œuvre littéraire d'Albert Camus en parallèle de vos cours de francais bruxelles, auteur français indéniablement parmi les plus reconnus dans le monde entier. De quoi parle exactement L'Etranger ? Le personnage principal du livre, Meursault, dont on ne connaît pas le prénom ni l'âge (mais on le sait jeune tout de même), ne semble ressentir ni tristesse ni émotions aucune lors de l'enterrement de sa mère, puis tire sur un homme menaçant sur la plage en raison du soleil qui tapait trop fort…
Le roman s'inscrit dans une sorte de chaîne, une triade : Albert Camus avait pour but de traiter trois thèmes majeurs (l'absurde, la révolte, puis l'amour) via trois séries de trois livres chacun. Dans la série de l'absurde donc, la pièce de théâtre dédiée est Caligula, l'essai philosophique Le Mythe de Sisyphe et enfin le roman est donc L'Etranger. Il faut donc se rappeler que, en quelque sorte, L'Etranger se lit de préférence en compagnie des deux autres œuvres.
Dans ce roman, qui est rappelons-le le troisième roman écrit en français le plus lu au monde et étudié largement en cours de français (disponible aux éditions Gallimard, FolioPlus classiques et autres…) après Vingt Mille Lieux sous les mers et Le Petit Prince, le personnage principal est considéré par l'auteur Albert Camus comme une sorte de héros, bien qu'à aucun moment il n'emploie ce terme, tandis que le lecteur tend à le considérer comme un être totalement amoral.
Albert Camus dépeint ainsi un homme qui, du début à la fin du roman, ne cesse de montrer son ennui de la vie et ainsi de s'adonner à des actions plus qu'étranges (et parfois même immorales) : tuer un homme par un coup de chaleur sur la plage sans même avoir à se défendre, ne pas pleurer à l'enterrement de sa mère, sortir avec une femme sans tristesse le lendemain soir même, ne pas craindre la sentence de mort (la guillotine), souhaiter qu'il y ait foule pour la guillotine…
On peut avoir l'impression, avec Camus contrairement à d'autres grands noms de la littérature française, que l'absurde est le seul motif de tout le roman, comme d'ailleurs de la pièce de théâtre Caligula ainsi que l'essai philosophique littéraire qu'est Le Mythe de Sisyphe… On peut ainsi avoir la sensation que l'écrivain ne nous donne à voir que des individus s'ennuyant et trouvant la vie absurde, sans chercher plus loin la réelle philosophie derrière cela.
L'absurdité de la vie et de toute chose selon Camus : "L'Etranger" et "Le Mythe de Sisyphe"
L'une des questions qui préoccupe le plus l'écrivain Albert Camus est la suivante : à quoi vaut-il la peine de vivre puisque l'on est indéniablement voué à mourir, tôt ou tard ? Et également : la vanité de l'existence humaine signifie-t-elle qu'il faille pour autant se suicider ? En lisant Albert Camus et notamment L'Etranger, où le personnage principal ne craint finalement absolument pas la mort semble-t-il, on peut avoir l'impression que l'écrivain ne cherche qu'à peindre un tableau bien sceptique et même défaitiste, morbide… Or, il n'en est rien. Nous allons le voir ci-après.
Pourquoi Albert Camus considère-t-il que la vie sur Terre, toute vie d'ailleurs, est absurde ? Parce que, n'en déplaise aux cours de français plus idéalistes, nous allons tous et toutes finir par mourir et que donc l'inéluctable est la mort. Nous en sommes tous parfaitement conscients et avançons tout de même dans la vie, excepté pour les personnes ayant choisi de se suicider - que ce soit en pensant la vie absurde ou insoutenable, d'ailleurs.
Dans Le Mythe de Sisyphe, l'auteur français se sert de l'histoire mythologique emprunte à la mythologie grecque pour définir ce qui est le reflet de l'absurdité la plus pure. Sisyphe, après avoir été condamné par les dieux pour diverses aventures qui avaient coûté cher aux différents dieux de l'Olympe, se voit forcé, aux Enfers, de porter éternellement un énorme rocher sur ses épaules jusqu'au sommet, pour qu'ensuite le rocher retombe inévitablement, et ainsi de suite, sans qu'il n'y ait de fin possible. Albert Camus ne prend pas ce modèle au hasard : Sisyphe représente en quelque sorte la vie humaine, car nous portons notre rocher de l'existence vers une mort inéluctable.
L'existentialisme selon Albert Camus
Bien que Camus ait toujours cherché à se distinguer de son opposant Jean-Paul Sartre, ou encore de Husserl, en ce qui concerne la notion d'existentialisme, les thèses de Camus ne sont pourtant pas si éloignées de celles de Sartre sur certains sujets. Albert Camus considère que notre existence est absurde. La philosophie d'autres grands auteurs français tels que Marguerite Yourcenar s'en distingue beaucoup, par exemple. Pourquoi Sisyphe porte-t-il tout de même chaque fois le rocher jusqu'au sommet alors qu'il sait parfaitement que le rocher va retomber ?
Camus fait ici le lien avec l'existence humaine, donc : pourquoi nous évertuons-nous à vivre, à avoir des projets et à créer des choses si c'est finalement pour retomber, tel le rocher de Sisyphe, à l'état initial et donc, à la non existence (puisqu'avant d'exister et d'être venu au monde, nous n'existions pas encore).
Qu'est-ce que l'existentialisme de Camus ? L'écrivain et philosophe, de par ses œuvres (essais, pièces de théâtre, romans), explique en quoi nous existons sans le vouloir. Finalement, lorsque nous venons au monde, nous n'avons rien demandé et sommes ainsi nés d'un homme et d'une femme. Mais en plus de cela, nous évoluerons dans un espace social qui nous fera nécessairement souffrir car il nous faudra jouer des coudes pour nous en sortir dans la vie. Egalement, l'existentialisme met en lumière le fait que l'on vit pour souffrir puisque tout au long de notre vie, nous souffrons de par la tristesse de la perte d'êtres chers, de part l'amour, de par les amitiés déçues mais également de par la maladie et la progressive fragilité de notre corps âgé…
Comment réussir malgré tout sa vie selon Albert Camus
Si Camus considère que la vie est absurde et qu'on ne peut échapper par aucun moyen à cette absurdité excepté éventuellement en se suicidant, il serait totalement faux de croire pour autant que l'écrivain exprime le souhait de se suicider pour échapper à la monotonie de la vie, bien au contraire. On peut noter un manque de peur vis-à-vis l'idée de mourir, à l'inverse d'ailleurs de chez Proust par exemple… L'acte du personnage principal, c'est-à-dire le fait de tuer un homme sur la plage pour la simple raison qu'il était menaçant mais surtout "qu'il faisait trop chaud et que le soleil provoquait des hallucinations" est bel et bien un acte totalement absurde. Comment imaginer mobile de meurtre plus absurde que celui-ci en effet ?
Et pourtant, cet acte n'est pas si dénué de sens selon Camus. Car dans son optique, quitte à mener une existence absurde, puisque c'est le cas pour tout être humain, autant commettre le plus d'actes absurdes possibles. Camus refuse en effet de considérer que le "remède" serait de mettre fin à ses jours. Au contraire, pour lui, cela revient à considérer qu'il y a le néant. Or, Albert Camus considère qu'il faut tenter de trouver du bonheur dans l'absurde, mais surtout, qu'il ne faut pas dénigrer l'absurde. L'existence est absurde, soit ! Tâchons de la rendre aussi heureuse que possible, quitte à tenter des actes immoraux.
Attention, car contrairement à ce qui a pu être compris par ses détracteurs, Albert Camus n'incite pas ici à commettre l'immoralité. Il précise bien sa pensée à ce sujet : "pour être, l'homme doit se révolter, mais sa révolte doit respecter la limite qu'elle découvre en elle-même et où les hommes, en se rejoignant, commencent d'être". Dans la philosophie de Camus donc, il faut voir dans l'acte de Sisyphe une recherche du bonheur, non pas à travers la fin en soi (qui n'en est pas une d'ailleurs), à savoir d'atteindre le sommet, mais bien dans l'acte de remonter le rocher inlassablement, en réfléchissant à l'acte en lui-même.
Ainsi, quand on écoute une musique, on profite au lieu de penser à sa fin ! Comme pour les livres de Victor Hugo, vous avez beaucoup à apprendre en lisant Albert Camus. Tout comme d'ailleurs c'est le cas pour tous les auteurs symboliques français !
Pour Albert Camus, écrivain français prodige, il faut en effet considérer la vie comme absurde mais avec du bonheur, car même si l'on n'atteint jamais de sommet (comprendre ici l'immortalité, donc), le chemin vers ce bonheur et ce "rêve" est suffisant pour donner le goût de vivre… Sa citation la plus parlante à ce sujet se trouve dans l'écriture de son Mythe de Sisyphe : ''La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux". Concernant Sisyphe, on pourrait en effet se dire qu'il pourrait ainsi refuser de porter le lourd rocher, ce à quoi les dieux décideraient probablement soit de le tuer soit de lui donner un châtiment plus lourd encore. Plutôt donc que de tenter ceci, Sisyphe doit tenter, dans la vision de Camus, de trouver le bonheur à travers l'absurdité de son châtiment.
Critique d'autres pensées de l'existentialisme
Albert Camus était pratiquement "seul dans son coin", tant il reprochait à d'autres philosophes de l'existentialisme comme Jean-Paul Sartre ou encore Husserl leur philosophie pas assez proche de l'absurdité de la vie. Camus considérait que Husserl visait à affirmer que derrière ceci se cachait en réalité Dieu, ce qui retirait donc toute idée d'absurdité réelle de l'existence.
Il considère en quelque sorte qu'en affirmant ceci, Husserl n'est pas réellement un existentialiste. De même, il reprocha à Jean-Paul Sartre l'idée selon laquelle l'être humain devrait chercher à exercer une forme de domination sur la nature pour parvenir à ses fins. Chez Camus au contraire, la nature n'est pas objet et joue un rôle majeur et ne doit pas être modifiée par l'humain, bien au contraire : abhorrant toute forme de domination, un peu comme Aimé Césaire dans une certaine mesure, Albert Camus est en faveur d'un rapport plus sain avec la nature, afin d'accepter réellement, sans rien forcer, l'absurdité de toute existence sur Terre.
La liberté fait également partie des thèmes dominants chez Camus, et l'angoisse de l'absurdité n'apparaît pas réellement, étant donné que selon lui, il faut s'y plier sans développer d'angoisse ! Il faut avoir conscience de l'absurdité, et ne pas en avoir une réelle angoisse de peur, mais bien plutôt essayer tant bien que mal de la tourner en élément positif. Existentialiste prodige de son siècle, Camus est mort trop tôt : à l'âge de 46 ans seulement, il se tue dans un accident de voiture. Découvrez l'ensemble de ses citations connues et moins connues !
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