Classer est la plus haute opération de l'esprit, celle qui implique toutes les autres. L'esprit s'élève à mesure qu'il est susceptible d'abstraction, de systématisation et de synthèse.
Paul Otlet.
En termes d'inventions numérique belges, on peut dire qu'il y a beaucoup à dire sur le sujet ! Bien que l'on accentue principalement le trait quand il s'agit de parler du rôle des États-Unis dans le domaine informatique, il ne faudra surtout pas oublier que les Belges ont joué et continuent encore de jouer un rôle considérable dans ce domaine. De nombreuses anecdotes pourraient vous être comptées à ce sujet !
Si certains ingénieurs du numérique sont mieux passés à la postérité que d'autres, il est de notre devoir de rétablir l'équilibre et de vous démontrer que la Belgique n'est absolument pas en reste ici ! En avant pour un tour d'horizon des inventions numérique belges. On peut résumer les plus grandes avancées numériques belges de cette manière :
1895
Création de l'Office International de Bibliographie (OIB) à Bruxelles
1905
Publication de la Classification Décimale Universelle
Années 1910-1930
Développement du Mundaneum
Années 1970-1980
Les équipes de chercheurs belges s'axent vers la cryptographie
1990
Robert Cailliau co-écrit la proposition formelle du World Wide Web avec Tim Berners-Lee
Années 2000 - présent
Les institutions belges contribuent encore aux recherches en cryptographie et sécurité numérique avec notamment le "Rijndael" en 2000
Années 2010 - présent
L'AI Institute à Bruxelles contribue aux avancées en IA
Bien évidemment, nous pourrions parler de tant d'autres découvertes belges, mais celles-ci sont les principales. Elles vous révèlent à quel point la Belgique n'a pas été qu'une aide dans l'industrie informatique mondiale, mais bel et bien un point de départ pour nombre de découvertes et de projets !
1895 : Création de l'Office International de Bibliographie (OIB) à Bruxelles
On ne peut décemment pas parler d'inventions numérique belges sans parler de Paul Otlet, bibliographe, documentaliste, juriste, entrepreneur et auteur belge, et de Henri La Fontaine, homme politique et pacifiste belge. Tous deux entreprirent de rêver grand : ils imaginaient un monde au sein duquel les connaissances seraient à la portée de toutes et tous.
en grande partie par le biais de Paul Otlet.
Son désir premier est d'ériger les bibliothèques et plus largement la bibliographie au rang de science. Cela a bien fonctionné, car aujourd'hui, on nomme "bibliographie" la science du livre sous toutes ses formes, ainsi que la science du classement.
Suite à la publication de son Traité de documentation en 1934, il devient alors universellement reconnu comme le véritable père de la documentation.
Fondée par un désir incroyable de voir se répandre les connaissances dans le monde dans le but de promouvoir la paix avant tout, cette idée de la documentation nous semble aujourd'hui si évidente, si logique... Mais elle ne l'était pas auparavant.
Dans cet ouvrage révolutionnaire, l'on peut voir pourquoi Otlet est bien souvent considéré comme un précurseur, comme un visionnaire.
En effet, au sein de ce livre phare, il mentionne des idées de concepts liés au numérique qui ont pour la plupart vu le jour depuis... Vous l'apprendrez peut-être durant vos cours d'informatique, qui sait ?
L'idée du "réseau télévisuel", par exemple, considérait que des milliers d'informations pourraient être accessibles via un écran. Il imaginait déjà un monde dans lequel des personnes pourraient ainsi, via l'écran rassemblant les données, rédiger des requêtes et en obtenir des réponses... Incroyable, non ? Décédé en 1944, Otlet ne sut jamais à quel point ses idées étaient proches du futur de l'informatique.
1905 : Publication de la Classification Décimale Universelle
Poursuivons notre aventure au sein des innovations digitales belges en avançant un peu dans l'histoire... En 1905, Paul Otlet et son acolyte Henri La Fontaine finissent l'édition complète de la Classification Décimale Universelle, prenant racine dans la Classification Décimale de Dewey.
Percevant ce dernier ouvrage comme une réelle avancée mais ne permettant pas de réellement classer les ouvrages de manière efficace, Otlet et La Fontaine entreprennent, avec l'accord de Dewey, de modifier sa classification.
La nouvelle classification est alors beaucoup plus fine, beaucoup plus détaillée et elle permet de classer un même ouvrage sous plusieurs catégories diverses.
A titre d'exemple, pour l'ouvrage suivant (inventé) : L'Histoire de l'économie du football belge du XXe siècle, on ne rangera pas cet ouvrage uniquement dans une seule catégorie, mais dans plusieurs ("économie", "histoire de la Belgique", "football", "histoire du XXe siècle".
Il y a également beaucoup de sous-classes, ce qui offre une complexité assez incroyable !
bibliothèques de par le monde.
Années 1910-1930 : Développement du Mundaneum
Développé encore une fois par les créateurs visionnaires Otlet et La Fontaine, le Mundaneum est couramment surnommé de nos jours le "Wikipédia des années 1900". Il s'agit d'une sorte de gigantesque bibliothèque traitant de tous les sujets et du savoir sous toutes ses formes : livres, affiches, journaux...
Le but des deux inventeurs était alors de récolter autant d'informations que possible provenant du monde entier et de le mettre à profit des lecteurs. Les ouvrages recueillis de même que les affiches et journaux traitaient de tous sujets, cependant certains thèmes ressortaient particulièrement : la paix, le féminisme, l'anarchisme...
le Label du patrimoine européen.
Années 1970-80 : les équipes de chercheurs belges s'axent vers la cryptographie
Au cours des années 70-80, les Belges se font remarquer dans le domaine de la cryptographie, devenant en quelque sorte les géants de la future sécurité numérique.
Pourquoi la Belgique est-elle en avance dans ce domaine par rapport aux autres pays européens ?
Principalement parce que dans de nombreux pays, la recherche en cryptographie était interdite car réservée aux technologies militaires, et donc complexes.
La cryptographie a très rapidement été ouverte à la recherche en Belgique, ce qui leur confère une bonne longueur d'avance. Ils sont aujourd'hui parmi les meilleurs dans ce domaine !
Le modèle de chiffrement le plus célèbre aujourd'hui est le Rijndael, aussi appelé AES, autrement dit "Advanced Encryption Standard" ("Norme de Chiffrement Avancé" en français). Or, il est belge !
Ce sont les deux inventeurs de ce chiffrement qui donnèrent leur nom au projet, en mélangeant leur patronyme : de Joan Daemen et Vincent Rijmen est ainsi né "Rinjdael" !
Il s'agit encore à l'heure actuelle de l'un des algorithmes de chiffrement les plus sécurisés au monde.
1990 : Robert Cailliau co-écrit la proposition formelle du World Wide Web avec Tim Berners-Lee
Robert Cailliau et Tim Berners-Lee, collègues au sein du CERN (l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire), rédigent tous deux la proposition formelle de ce qu'ils appellent ensemble le WWW, le World Wide Web.
Cailliau souhaite emprunter un autre nom mais se décide pour simplement "WWW", tandis que c'est lui qui met en place le célèbre logo avec les trois W superpositionnés.
Ils obtiennent les fonds nécessaires pour mener à bien leur projet, notamment grâce à l'insistance de Cailliau, qui innove en termes de publicité pour donner envie au CERN de les accompagner dans l'émergence de ce projet.
La Belgique a ainsi joué un rôle fondamental dans l'accès aux connaissances dans le monde entier !
que l'accès au WWW sera disponible pour tout un chacun, et entièrement gratuit !
Il s'agit d'un projet visant à rassembler énormément de données, de connaissances provenant des quatre coins du monde, et pouvant être visionnées via un écran. On en arrive très bientôt à la toile que nous connaissons aujourd'hui...
Années 2000 - Présent : Les institutions belges contribuent encore aux recherches en cryptographie et sécurité numérique
La Belgique a été l'un des tout premiers pays européens à lancer l'idée du vote électrique comme devant remplacer le vote traditionnel. Bien évidemment, pour que cela soit mis en place et exécuté en bonne et due forme, il faut assurer une confiance dans le chiffrement et ainsi garantir l'exactitude du vote, en veillant à ce qu'il ne puisse être changé ou encore non pris en compte dans le décompte total.
On est normalement à l’abri de ces attaques, on conçoit des systèmes qui sont faits pour résister dans le temps.
Edouard Cuvelier, chercheur senior en cryptologie à l'UC Louvain.
pour la première fois en Belgique.
Bien que souvent remis en question au sein d'autres pays ayant également tenté le vote électronique, ce système remporte un franc succès dans le plat plays. La Belgique demeure à la pointe en ce qui concerne la sécurité et la prise en compte des votes !
Aujourd'hui, la KU Leuven (avec son groupe COSIC) ainsi que l'UCLouvain (partie francophone de l'Université de Louvain) possèdent une expertise reconnue mondialement en cryptographie et sécurité des données !
Années 2010 - présent : l'AI Institute à Bruxelles contribue aux avancées en IA
Regroupant les expertises de principalement deux universités belges, à savoir l'UBL ainsi que la VUB, l'AI Institute de Bruxelles est à la pointe de la technologie en ce qui concerne l'intelligence artificielle et ses avancées. Favorisant l'innovation, le centre fait parfois appel à une très large quantité d'experts en la matière afin d'accélérer les recherches.
L'AI a la particularité d'axer notamment ses recherches sur les questions éthiques et sociétales de l'utilisation de l'IA. Soulignons également qu'il s'agit du tout premier laboratoire IA dans toute l'Europe continentale.
chercheurs doctorants.
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