"Un homme sans patrie, c'est un rossignol sans chanson" - Proverbe russe
Lorsque l'on regarde ce proverbe russe, on comprend bien vite que cela n'est pas un cliché : la culture russe est fortement empreinte de patriotisme, et ce ne sont pas les plus belles chansons russes qui prouveront le contraire... D'ailleurs, alors que la Russie a accueilli la Coupe du Monde de Football durant l'été 2018, la chanson officielle russe "Komanda 2018" (Équipe 2018), chantée par la réputée Polina Gagarina et le rappeur Egor Kreed, a mis en lumière la culture russe grâce à ses millions d'écoute !
Ainsi, ce sont des centaines de milliers de personnes qui connaissent les chansons russes les plus célèbres, véritables œuvres importées à l'international et répandues à la radio belge autant que dans toute autre radio ! Nous vous avons concocté un top 15 de ces dernières, pour en découvrir encore plus sur le monde russophone et, peut-être, écouter ces magistrales œuvres parfois d'opéra ou autre, en CDs ou bien en vidéos sur Youtube... A propos, saviez-vous que le cyrillique s'écrit de plusieurs manières ? Nous avons ici choisi de mettre les titres en phonétique pour plus de clarté !
Kalinka, la chanson russe militaire la plus connue
Un large panel de chants russes militaires sont de réelles œuvres reconnues dans le monde entier. Si vous voulez connaître la Russie populaire, alors vous devez impérativement écouter (au moins une fois) la russian song Kalinka, particulièrement surprenante. Si l'on se réfère à la traduction française, la chanson évoque des histoires de sapins, de framboises et d'obier (qui est la traduction littérale de "kalinka"), mais en réalité, il y a de nombreux sens cachés. Kalina, un dérivé de "kalinka", est aussi un prénom traditionnel slave.
Il y a en effet une métaphore avec la beauté naturelle des jeunes femmes, ce qui en fait un chant populaire très répandu. Quel est votre avis sur ce chant populaire russe ? Très facile de trouver des vidéos multiples et variées reprenant cet air avec orchestre et chanteur d'opéra à la voix magistrale... Un pur délice à écouter ! Créée par le compositeur Ian Petrovitch Larionov en 1860, la chanson a maintes fois été réinterprétée, notamment dans sa dimension folklorique. Aussi, il existe une version de ce chant interprétée par des cosaques, avec un ton beaucoup plus militaire.
Pour l'écouter et connaître la signification des paroles, vous pouvez visualiser cette vidéo YouTube, publiée par l'auteure de la chaîne (Maria, professeure de russe), "Le Russe avec une Russe". Et faites-nous part de votre avis en commentaire ! La chanson, ??????? en cyrillique, se traduit littéralement "petite baie d'obier". Ce célèbre chant russe est devenue une chanson d'amour traditionnelle.
Si à première vue, le texte ne parle que de fruits et de plantes, il faut aller voir au troisième couplet pour s'apercevoir que l'auteur parle très explicitement de "jolie fille". On comprend alors le double-sens que revêt la chanson, menée par une métaphore filée entre les éléments de la nature et la jolie demoiselle en question...
Une chanson russe connue : Katioucha, celle qui fait pleurer
Chanson soviétique traditionnelle par excellence, Katioucha (ou Katyusha, selon la langue d'origine) est un autre incontournable de la culture russe. Composée en 1938 par Mikhaïl Issakovski et Matveï Blanter, elle raconte l'histoire d'une jeune fille écrivant une prière à son amant parti combattre sur le front. A la fin de l'hiver, lors de la reprise des combats, elle dicte donc une prière à son amant parti faire la guerre, en réponse aux lettres qu'il lui a envoyées.
À noter : le nom "Katioucha" est un diminutif affectueux de Lekaterina, soit le prénom Catherine en russe. Infiniment militaire, elle fait partie du répertoire des Chœurs de l'Armée Rouge. Maintes et maintes fois réinterprétée, elle est considérée comme ayant un apport moral pour les populations russes. Elle l'a notamment été pendant la Seconde Guerre mondiale, par le biais de la chanteuse Lidia Touslanova, afin de soutenir le moral des soldats de l'Armée Rouge.
C'est également cette chanson qui a été choisie pour évoquer un objet plus sordide : les célèbres lance-roquettes multiples utilisés par les Soviétiques durant la Seconde Guerre Mondiale. Ces armes étaient nommées "les orgues de Staline" par les nazis. Depuis quelques années, elle est interprétée par une jeune fille, Valerya Kournouchkina, qui accompagne le Chœur en tournée.
En langue russe ou en français, cette chanson est très entraînante, mais aussi émouvante selon la grande majorité des avis ! Durant la Coupe du Monde, au moment de la défaite russe contre la Croatie, ce sont plus de 100 000 personnes qui entamèrent la chanson Katioucha sur le chemin du retour... Un chant poignant, symbolisant la réussite dans la défaite ! Revivez le folklore entré dans la culture russe, le contexte de la fin des années 1930 ainsi que le sort funeste réservé à cette époque à des millions de personnes... Où trouver un cours russe bruxelles ?
Chanson du Trololo, la chanson russe comique
Connue internationalement pour la tournure inattendue de cette chanson, le Trololo a été interprété en 2009, à Saint-Pétersbourg, par Édouard Khil. À l'origine, la chanson s'intitule "? ????? ???, ???? ? ??????? ??????????? ?????" (« Je suis très heureux d’être enfin revenu à la maison »), et contient des paroles. À savoir : à l'époque, les paroles de la chanson, qui évoquaient l'histoire d'un cow-boy de retour chez lui en Amérique, ont été censurées par l'Union soviétique, d'où la volonté de réadaptation.
Réinterprétée avec des onomatopées du type "hoho" ou encore "lololo", le surnom de "chanson de Trololo" lui succède peu de temps après, alors qu'elle fait plus de 41 millions de vues sur YouTube. Le chanteur soviétique puis russe Édouard Khil (1934-2012) connaît un rapide succès, en raison de son allure un peu comique et clichée : grand sourire, coiffure impeccable... Mais outre l'aspect comique de la chanson, beaucoup sont d'avis qu'il s'agit bel et bien d'une belle œuvre ! Le baryton reçoit d'ailleurs en 2009 la 4ème classe de l'ordre du Mérite pour la Patrie. Besoin de cours de russe namur ?
Podmoskovnie Vetchera (Nuits de Moscou), une ode à la ville
Cette chanson est à la musique russe ce que le Minor Swing est à Django Reinhardt : incontournable, emblématique ! Podmoskovnie Vetchera a été composée en 1955 par Mikhaïl Matoussovski et a eu un tel succès qu'elle est devenue le générique officiel de Radio Moscou, d'où sa diffusion rapide. La chanson Podmoskovnie Vetchera signifie "les Nuits de Moscou" est l'une des plus populaires en Russie. L'auteur étant natif de Léningrad, la chanson devait s'intituler Les Nuits de Léningrad (Saint-Pétersbourg actuellement) à l'origine.

Les paroles de la chanson ont en effet été modifiées pour parler de Moscou au lieu de Léningrad, à la demande du ministère de la culture soviétique de l'époque. Interprétée initialement par Vladimir Troshin, elle se diffuse en Chine dès 1957, et en 1959 en France grâce à une interprétation littérale version française de Francis Lemarque. C'est notamment grâce au Festival Mondial de la Jeunesse et des Étudiants, organisé la même année en Russie, que la chanson connaît une notoriété internationale.
Cette chanson d'opéra fut jouée au piano par le pianiste Van Cliburn pour accueillir Mikhaïl Gorbatchev en 1989 à la Maison-Blanche. C'est donc une chanson à écouter en repensant au contexte de la Guerre Froide. Le chant a été lui aussi réinterprété à de nombreuses reprises, notamment par les Chœurs de l'Armée Rouge. Vous cherchez un cours de russe à Charleroi ?
Dorogoï Dlinnoyou (Sur la longue route), le succès inattendu
Plus connue sous son nom anglophone Those Were The Days, la chanson Dorogoï Dlinnoyou appartient au folklore russe tzigane traditionnel. Traduite en 6 langues (français, espagnol, allemand, italien, persan, hongrois), elle a été composée en 1926 par le compositeur Russe Boris Fomine (1900-1948). Les paroles sont de Konstantin Podrevski. Vous reconnaîtrez sans doute l'air de la chanson dès la première écoute !
Composée dans les années 1920 en Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), elle devient populaire dans les années 1960 en Europe occidentale, plus particulièrement au Royaume-Uni et en France. La chanson connaît effectivement un premier succès international en 1962, grâce à la reprise du groupe américain The Limeliters. Elle est surtout connue pour sa reprise par Mary Hopkin, conseillée par Paul McCartney.
Le single, enregistré en 1968, se vend à 5 millions d'exemplaires et fait partie des singles les plus vendus au monde. Dalida a également interprété cette chanson. En Russie actuelle, elle reste incontournable, mais dans sa version moscovite, donc avec des danseurs. C'est l'une des chansons russes qui a fait l'objet du plus grand nombre d'enregistrements internationaux : plus de 40 versions en quelques décennies !
Une musiques russe connue : Kombat (Chef de bataillon), un incontournable
La chanson "Kombat", créée en 1996 par le compositeur Russe Igor Matvienko, est l'une des plus connues de Russie, simplement parce qu'elle a été chantée par le groupe de rock russe Lioubè. Kombat est la contraction de "Commandant de Bataillon" en russe. Le chant raconte l'histoire d'un commandant qui monte en première ligne de la bataille au lieu de se cacher derrière ses soldats. Le texte valorise donc les hommes qui servent la patrie avec honneur et qui choisissent de défendre la Russie jusqu'à la fin.
Ces chanteurs russes sont réputés pour leur musique sans langue de bois : ils se sont d'ailleurs spécialisés dans les musiques de guerre à partir des années 1990. Les paroles de la chanson sont assez parlantes : "des balles, de la vodka, des cigarettes, tirez, ou vous mourrez". Comme beaucoup d'autres chants de Russie, elle est axée sur la notion de victoire, de défaite, de guerre. Une décennie d'autant plus marquée par la reconstruction de l'actuelle Russie, suite à la chute de l'Union soviétique... Comme quoi, la culture russe est bien en phase avec son histoire !
Adieu de Slavianka, des Chœurs de l'Armée Rouge
Il s'agit plus exactement d'une marche patriotique russe, composée par Vassili Agapkine, en écho à la Première Guerre balkanique (1912-1913). Elle raconte les adieux de femmes bulgares à leurs maris et amants, partis faire la guerre. Cette chanson existe en deux versions, dans lesquelles les textes ont été légèrement adaptés en 1912 et 1997. Représentée pour la première fois en 1912, la marche rend hommage à la civilisation slave (d'où le nom Slavianka).

Rapidement populaire en Russie, la mélodie fit le tour des pays slaves pendant la Première Guerre Mondiale, lorsque les gens devaient souffrir du même sort : les femmes devaient refaire leurs adieux pour leurs maris au départ d'un autre conflit, cette fois-ci mondial. La marche fut reprise comme hymne non-officiel par l'Armée Blanche (l'armée désignée après la révolution bolchevique, opposée à la révolution de 1917) de l'amiral Alexandre Vassillievitch Koltchak (1874-1920), un officier russe. Trouvez votre cours de russe liège ici.
Elle fut également répertoriée dans les collections de chants de l'Armée Rouge. Enregistrée au début des années 1940 sous la direction d'Ivan Petrov, cette marche est d'ailleurs régulièrement jouée depuis lors. Elle est souvent diffusée au départ des bateaux qui traversent la Volga et dans le Transsibérien reliant Moscou à Vladivostok. Comme quoi, l'histoire de l'Europe est indissociable de l'histoire de la musique et des chants populaires !
Pendant plusieurs années, de grands compositeurs russes réputés ont cherché à faire de cette musique l'Hymne national de Russie, sans succès. Le chant fait tout de même aujourd'hui partie du répertoire non-officiel des Chœurs de l'Armée Rouge, même s'il est chanté à chaque représentation. D'ailleurs, l'Hymne National de Russie a été adopté par Vladimir Poutine en décembre 2000, en remplacement de L'Internationale.
Roumka Vodki na Stole (Verre de vodka sur la table), l'atypique
En voilà une chanson assez emblématique, si ce n'est clichée, sur la Russie ! De la vodka... N'est-ce pas un produit incontournable de la culture russe ? Si, et la chanson le décrit bien ! Composée et chantée par Grigory Leps, d'origine géorgienne, la chanson connaît un franc succès en Russie, mais aussi dans l'espace post-soviétique. "Est-ce qu'un verre de vodka peut tout régler ? Non, mais c'est toujours ça de pris"... (du moins, en Russie).

Particulièrement pessimiste, cette chanson a été influencée par l'époque de répression soviétique et traduit le proverbe russe suivant : "Ne jure pas que tu ne connaîtras jamais la besace du mendiant ni la prison", qui suppose que la répression peut toucher toutes les catégories de populations.
Chanson Russie : Alyosha, la chanson symbolique
Composée en 1966 par Eduard Kolmanovsky, la chanson Alyosha porte sur le monument éponyme érigé en Bulgarie, à Plovdiv. Ce monument existe en mémoire des Soviétiques décédés durant l'occupation bulgare, pendant la Seconde Guerre mondiale, et la chanson se veut être une continuité de la mémoire russe. À ne pas confondre avec la chanteuse ukrainienne Alyosha, participante à l'Eurovision 2010 ! La chanson est particulièrement populaire en Bulgarie et en Russie, et les deux pays s'offrent régulièrement des représentations et interprétations mutuelles de ce chant unique. Retrouvez tous nos cours de russe ici.
Kazatchok, la danse des Cosaques
Voici une chanson russophone, originaire d'Ukraine, mais qui peut désigner tout ce qui est "russe". Le chant est devenue célèbre dans les années 1970 lorsqu'un chanteur Bulgare, Boris Roubachkine, a fui le bloc soviétique communiste pour passer en Europe occidentale (capitaliste). Il y aurait composé la chanson et inventé par là la célèbredanse Kazatchok. La chanson est considérée comme étant un chant russe traditionnel, fidèle à la tradition de danse des Cosaques.
Les Yeux Noirs, l'incontournable tzigane et musique russe du jazz manouche
On la pensait composée par le guitariste de jazz manouche Django Reinhardt (1910-1953). Célèbre chanson tzigane et manouche, Les Yeux Noirs est une romance traditionnelle russe composée au XIXe siècle ainsi qu'un standard de musique jazz manouche. Les paroles ont en réalité été créées en 1843 par le poète romantique Ukrainien Yevhen Hrebinka (1812-1848).
Elles étaient dédiées à sa première épouse. Le chant est glorifié par la presse russe, notamment la Literatournaïa Gazeta en janvier 1843. La musique allie joie, mélancolie et nostalgie. C'est Fédor Chaliapine (encore lui !) qui popularise la chanson à l'extérieur de Russie avec sa propre version.
La version instrumentale des Yeux Noirs est devenue un classique de jazz manouche : reprise par Django Reinhardt, et plus tard par Biréli Lagrène, Thomas Dutronc et Stochelo Rosenberg. Au cinéma, le chant russe phare des Tziganes a été présent dans deux films, dont justemment Les Yeux Noirs (en 1987) et Les émotifs anonymes (en 2010).
Les Bateliers de la Volga
Voici quasiment un chant d'opéra, tout en étant assez martial, comme souvent dans un orchestre russe. La chanson des Bateliers de la Volga dépeint la souffrance des classes populaires à l'époque des tsars de la Russie impériale (1721-1917). La chanson rend hommage aux tireurs d'amarres de la Volga (et donc par extension à tous les bateliers du monde) qui sont exploités par leurs patrons-bateliers. Publiée en 1866 par Mili Balakirev, la chanson s'est imposée comme une des compositions traditionnelles russes les plus célèbres.
Elle devient si connue qu'elle en traversera les frontières : en 1922, le compositeur espagnol Manuel de Falla crée un arrangement sous le titre "Canto de los remeros del Volga". La chanson a servi à la Ligue des Nations pour apporter une aide financière aux plusieurs millions de réfugiés russes déplacés, déportés ou emprisonnés au cours de la Première Guerre Mondiale. Fédor Chaliapine (1873-1938) popularise la chanson, et le titre prend ainsi une place incontournable dans le répertoire des basses et des chœurs.
Aux États-Unis, la chanson se hisse à la première place des ventes de 1941, sous le nom traduit en anglais de Song of the Volga Boatmen. Elle fera plus tard partie du répertoire des Chœurs de l'Armée Rouge et du Chœur des Cosaques de l'Oural. Trouvez ici tous les cours de russe disponibles.
Un cosaque chevauche au-delà du Danube
Voici une musique populaire ukrainienne, l'une des plus connues du folklore ukrainien. Composée par Semion Klimovski, elle est également très célèbre en Russie. Le chant évoque la séparation d'un cosaque mobilisé pour la guerre et de sa femme bien-aimée.
Traduite par l'Allemand Christoph August Tiedge (Schöne Minka, "Jolie Minka"), le chant est également très célèbre en Allemagne. En 1816, le compositeur Ludwig van Beethoven lui-même reprend l'air de la chanson dans le 16ème des 23 Chants populaires de diverses nations. L'op. 107 n° 7 (Air russe en la mineur, "Minka") de Beethoven est aussi écrit sur le même thème. Voici la version de Beethoven, interprétée sur YouTube :
Plaine, ma plaine, un chant russe
Composé en 1934 par Lev Knipper pour des chorales, ce chant a longtemps été considéré comme étant une création de l'Armée Rouge pendant la révolution russe d'octobre 1917. Le chant représente un hymne d'encouragement aux soldats de l'Armée Rouge. La version française est reprise plus tard par Armand Mestral (1917-2000), puis par les Compagnons de la chanson (1941-1985).
Ostrov Nievezenia, tirée du film Le Bras de diamant
Andreï Mironov est l'un des producteurs les plus appréciés de Russie, notamment pour ses longs-métrages comiques. Le Bras de diamant (1978) est d'autant plus regardé en Russie que le film contient la bande-son Ostrov Nievezenia (l'Île de la Malchance), une chanson populaire reprise par de nombreux groupes. Pour apprendre la littérature ou la culture russe, rien de tel que de regarder un film ou d'écouter des chansons !
Il est vrai que bien des chansons sont emblématiques de la culture russophone, comme les ballets russes (tels que Casse-Noisette ou encore le Lac des Cygnes), mais ces quelques chansons russes sont beaucoup plus encrées dans la culture populaire encore. Qu'elles parlent de la révolution russe, de la Première et Seconde Guerres Mondiales, de la Fédération de Russie ou encore du rapport aux Occidentaux, ces chansons russes sont l'essence même du pays de Pouchkine ! Alors, laquelle vous fait le plus envie ? Vous en voulez une dernière ?
Numéro 16 bonus : Ederlezi, le chant tzigane par excellence
Représentée partout comme une chanson folklorique balkanique des Roms, elle apparaît en 1988 sur l'album de la bande originale du film Le Temps des Gitans, de Goran Bregovic. La chanson aurait été tirée d'un chant traditionnel albanais, provenant lui-même de paroles antérieures. Ce n'est pas un chant russe à proprement parler, mais la Russie a longtemps été influente, présente et alliée des pays des Balkans, surtout en Serbie.
La chanson fait référence au jour de la fête de la Saint-Georges et aurait été chantée par les Serbes le 6 mai 1942, lorsque des soldats serbes ont été déportés de Sarajevo au camp de concentration de Jasenovac, par les oustachis Croates - pendant la Seconde Guerre Mondiale, les oustachis Croates étaient des fascistes alliés aux nazis. L'histoire raconte que la chanson aurait été chantée dans le wagon de déportation, mais sans certitude car il y eut très peu de témoins survivants de la tragédie. On ne peut que se délecter de ce chef-d'œuvre de la musique tzigane !